Le Dr George Lévesque est allé rencontrer André-Pierre Contandriopoulos, professeur honoraire au Département d’administration de la santé et chercheur à l’Institut de recherche en santé publique de l’Université de Montréal.
– Les Québécois figurent parmi les champions du monde en termes de quantité de médicaments achetés et consommés.
– Huit milliards dépensés en médicaments au Québec en 2012 : cela correspond à environ 1000 $ par personne et à 20 % des dépenses totales en santé.
– En 1980, les médicaments représentaient 6 % des dépenses totales en santé. Aujourd’hui, ils représentent 20 % de ces dépenses.
– Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le vieillissement de la population n’est pas un facteur majeur dans l’augmentation des dépenses en médicaments.
– Au Québec, environ les deux tiers des femmes et la moitié des hommes consomment tous les jours au moins un médicament. Le médicament fait maintenant partie des habitudes de vie.
– La proportion de gens qui consomment tous les jours des médicaments est en perpétuelle augmentation.
– Le Québec s’est récemment doté d’un régime d’assurance médicaments mixte, privé-public. Selon M. Contandriopoulos ce système PPP ne permet pas de réguler les quantités ni le prix des médicaments.
– Les pays qui se sont dotés d’un régime universel public d’assurance-médicaments paient leurs médicaments moins cher. Le contrôle du prix du médicament est meilleur. C’est le cas en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Angleterre.
– Ce meilleur contrôle est rendu possible, car il y a une meilleure négociation à l’échelle de l’État avec les compagnies pharmaceutiques pour obtenir des prix plus bas.
– Autrement dit, un régime public et universel d’assurance-médicaments permettrait à la société québécoise de faire des économies. Et elle serait plus compatible avec l’évolution de la médecine.
– On a assuré l’hôpital dans les années 1960, puis les services médicaux dans les années 1970; il serait maintenant temps que le Québec assure les médicaments de manière à se doter d’une véritable couverture universelle.
Essentiels à la médecine moderne, les médicaments coûtent de plus en plus cher aux gouvernements. En 2012, les Québécois ont investi 8 milliards de dollars dans ce poste de dépense. Une facture qui a doublé en 10 ans et quadruplé en 20 ans.
En écoutant l'émission, j'ai constaté que les coûts sont faramineux et me suis demandée si nous les Québécois prenions notre santé en main ou la laissions-nous aux soins des médicaments? Poser la question, face à ce constat, c'est y répondre.
Jeudi: Sommes-nous étrangers à nous-mêmes?