Voici quelques exemples qui m’ont été partagés : une dame n’avait jamais vécu un rêve de voyage à l’étranger par manque d’audace, car son entourage l’en dissuadait faisant étalage de différents spectres de peur; un homme s’était plié aux demandes insistantes de son père qui voulait voir son fils avec un diplôme universitaire alors que celui-ci était davantage un manuel qu’un intellectuel; un homme avait cédé au désir de sa conjointe d’avoir un autre enfant alors que les responsabilités l’ont tellement dépassé, qu’il n’a pu remplir son rôle de papa en étant pleinement présent à ses trois enfants, pour lui c’était trop; une dame avait quitté son logement parce que ses enfants vivaient de l’insécurité, car elle était veuve. Elle ne s’est jamais adaptée à la vie communautaire d’un centre pour aînés. Elle avait vécu péniblement ses six dernières années.
Quand j’y repense, un grand questionnement m’habite à savoir : qu’est-ce qu’aimer?
Est-ce que vouloir pour l’autre, c’est l’aimer vraiment? Est-ce que de renoncer à suivre cette petite voix intérieure qui nous pousse à vouloir vivre authentiquement, même si l’on risque de décevoir, c’est aimer?
Comment donc honorer la vie que l’on porte?
J’ai partiellement des réponses et la réflexion se continue. Ce qui me frappe dans ces partages, c’est que ces personnes avaient l’impression d’avoir vécu, du moins en partie, une vie qui ne leur ressemblait pas.
Pour elles, ça n’a pas été facile de faire la paix, car s’ajoutait à leur fin de vie, un autre deuil...celui de ce qui n’avait pas été et qui aurait pu être.
Je crois que pour éviter les regrets et vivre pleinement, il faudrait que quand l’on fait un choix qu’on le fasse sciemment et que ce faisant, celui-ci devient notre nouvelle réalité. Je ne parle pas de résignation, je parle de choix conscient.