Pour se pacifier avec la honte, il est important de la rencontrer, la laisser émerger, l'accueillir, l'entendre. Plus c'est fort, plus c'est en lien avec quelque chose qui nous a profondément marqués et qui est antérieur avec l'événement en cours. Ces événements font partie de notre parcours. Ils sont parfois plus simples qu'on pense et sont restés logés au fond de soi avec une intense charge émotive.
Un exemple de honte nocive: quand j'étais en 6e année, la religieuse qui m'enseignait Soeur Louis-Marie Joseph était une personne à qui je vouais beaucoup d'admiration. Elle aussi m'aimait bien. J'ai toujours été une élève douée et serviable. Puis un jour, elle m'a accusée d'avoir menti devant toute la classe ce qui était faux d'ailleurs. Peu importe, le mal était fait, je suis restée profondément marquée de cet événement, jusqu'à ce qu'un jour j'en reprenne prendre conscience.
Vous pouvez vous imaginer comment cet incident a été traumatisant et honteux. Quelques autres situations ont eu une intensité très forte de honte. Donc, j'ai facilement en mémoire des états d'âme très puissants qui se sont remanifestés quand j'ai eu à me pardonner pour certaines choses que j'ai faites dans ma vie d'adulte. Venant d'une famille dysfonctionnelle, mon parcours a été cahoteux.
Beaucoup d'entre nous ont dans leur histoire, des moments qui nous ont fortement sollicités émotivement. Il nous faut donc retourner à la rencontre de soi, au moment de ou des événements et les recadrer afin de nous libérer de l'émotion vécue telle la honte. Par la suite, nous allons pouvoir nous affranchir de celle-ci qui amplifie ce sentiment d'être une personne "sans valeur" quand on veut se pardonner de l'événement de maintenant. Il nous faut vaincre la peur de rencontrer les parties de nous qui ont été "laissées en plan" suite à aux situations pénibles par manque de connaissance, à ce moment-là.
"La plupart d'entre nous considèrent la douleur comme une menace pour notre bien-être. Or, si nous la laissons nous préoccuper, elle ne fait que s'intensifier. En revanche, si nous la prenons comme objet de méditation, de réflexion, elle devient un moyen d'accroître la clarté de notre esprit." Yongey Mingyour Rinpoché.
Demain, la suite et fin de se pardonner.