Le triangle de Karpman met en relation les rôles interchangeables de chacune des positions de gens qui ont de bonnes intentions.
Prenons un exemple :
Une personne joue au sauveur. Elle fait pour l’autre, sait pour l’autre, la prend en charge, s’épuise à vouloir l’aider de telle sorte qu’elle se rend disponible pour l’autre, même à son détriment. Évidemment,
pour elle c’est devenu « une priorité ».
L’autre sur le coup va apprécier, car elle se sent impuissante et sans ressource, mais avec un peu de temps trouvera difficile qu’on l’aiguille dans une direction qu’elle a de la difficulté à concevoir. D’avoir régulièrement les commentaires de l’autre, lui suggérant ceci et cela. Elle aura tendance à s’en éloigner. Peut-être ne veut-elle pas changer finalement ou a peur de prendre ses responsabilités, qui sait. Elle-même tourne en rond et n’est pas consciente du « réel pourquoi » puisqu’en obtenant l’aide du sauveur , elle n’est jamais dans la nécessité de se regarder vraiment.
La personne qui joue au sauveur avec de bonnes intentions bien sûr, se sentira tôt ou tard mise de côté. Elle redoublera d’ardeur pour un temps et deviendra persécutrice en la talonnant avec des « faudrait que », etc. Pendant ce temps, elle continuera d’être au-devant de l’autre puisqu’elle veut la sortir delà où celle-ci se plaint d'être.
L’autre s’éloignera davantage; ne répondra plus au téléphone; aura des mots blessants; portera son attention à d’autres personnes sans se soucier d’elle quand elles se retrouveront dans un groupe. C’est alors que la personne sauveuse, devenue persécutrice, prendra le rôle de victime, car elle se sentira dénigrée, pas considérée, sans retour d’ascenseur. Elle n’en reviendra pas du manque de gratitude de cette autre qu’elle aura tant voulu « sortir du trou ».
Ainsi se créent des relations stériles et souffrantes de part et d’autre.