En consultation, il n'est pas rare que j'entende ce genre de propos. Pourtant, la première relation que nous avons à développer est avec nous-mêmes. Pourquoi?

Parce qu'elle va déterminer notre façon d'être en relation avec les autres. Critiquer, chercher les p'tits accrocs -chiquer la guenille- comme le dit l'expression avec soi-même, se répercuteront dans notre relation à l'autre, aux autres.

Quand on est méprisant envers nous-mêmes et que l'on donne l'impression d'être plus acceptant, conciliant envers les autres, ces comportements cachent des intentions inavouées bien définies. C'est-à-dire que nous le faisons pour nous "mériter"  de l'acceptation, de l'amour.  Ce n'est pas si sincère que l'on serait tenté de se le faire accroire. Nous ne donnons pas librement, sans attente.  Ce qui veut dire que l'on est davantage en quête, nos pseudo-sentiments sont ambigus.

Voulons-nous savoir à quoi ressemble notre vrai moi actuellement?

Il a exactement la couleur de nos perceptions, pensées, paroles, envers nous-mêmes.

Nous voulons devenir des êtres ouverts, à l'écoute, relationnels, compatissants, aimants?

Pour ce faire,  apprenons à nous aimer, nous considérer, nous apprécier et nous respecter. Seulement à ce moment, nous évoluerons vers des relations authentiques.

Jeudi: Les reliques des expériences passées avec lesquelles, nous n'avons pas fait la paix

Dans l'Inde ancienne vivait un célèbre roi appelé Vikrama. Il avait deux poètes à sa cour, mais en préférait un à l'autre. Bien de ses sujets et courtisans de la cour ne comprenaient pas pourquoi. Ils se disaient: "Un poème est un poème alors pourquoi". Le roi décida donc d'organiser une démonstration.

Rassembler dans le jardin royal qui dormait encore en ce début de printemps. Bien des arbres étaient dépouillés de leurs feuilles et l'un d'eux avait l'air mort. Le poète moins préféré du roi fut appelé le premier. Désignant l'arbre mort du doigt, le roi lui dit: "Compose, je te prie, un vers à partir de ce que tu vois." Le poète obéit et son vers peut se traduire ainsi: "Il y aura du bois mort..." Quand Kalidasa, le poète préféré se vit donner la même tâche, il dit: "Un arbre majestueux, dépourvu de sève, brillera."

À partir de là, les sujets et courtisans de la cour ne s'indignèrent plus jamais.

Alors que le poète moins doué voyait une phase de la création comme un problème,  Kalidasa a changé le contexte. Il a été capable de voir le rayonnement de l'arbre privé de feuilles parce qu'il était lui-même vivant et spontané; il vivait l'indicible. Alors que son confrère partait de son ego pour composer son poème.

Walt Whitman a écrit dans -Feuilles d'herbes :

"Pour moi, chaque heure du jour et de la nuit est un miracle,
chaque centimètre cube de l'espace est un miracle,
chaque mètre carré de la surface de la Terre est couvert de miracles,
chaque mètre de l'intérieur pullule de miracles."
 
Et vous, comment voyez-vous la vie?
 
Mercredi:  "Je ne m'aime pas, j'me trouve pas belle"

Edgar Cayce, dont  j'ai lu et relu  plusieurs écrits à son sujet et  qui selon  Louis Pauwels, qui évoque sa biographie dans -Le matin des magiciens-, a été un homme très simple, de faibles formations culturelles, capable en état de sommeil de prescrire la solution médicale de toute maladie.

Ses dons lui seraient venus, à cinq ans, après une maladie qui l'aurait plongé dans le coma. Dans cet état, l'enfant aurait donné alors à son médecin, à voix haute, la cause de son état et le type de cataplasme, qu'il fallait lui appliquer.

Depuis, en état de « transe », Cayce prescrira un traitement pour tous les malades qu'on lui amènera. Il aurait prédit le jour et l'heure de sa mort, d'une maladie incurable qu'il ne voulut pas désigner.

Celui que l'on appelait aussi le prophète dormant disait que les forces de l'imagination constituaient la clé de la conscience spirituelle. Les états altérés que produisent l'hypnose, la prière, la méditation ou simplement, l'imagination établissent une ligne directe avec le soi et la puissance supérieure.

Au fur et à mesure que nous utilisons l'énergie créatrice de l'esprit dit inconscient, plein de transformations sont possibles. De plus, c'est à la portée de chacun. Quel merveilleux cadeau de la vie!

Mardi: Et vous, comment voyez-vous la vie?

Nos expériences façonnent tant nos croyances que notre identité.

L’identité, c'est ce qui permet à l'individu de se définir, de se distinguer des autres par ce qui le caractérise. Les attributs qui lui sont propres, ce qui lui donne son unicité. C’est le sentiment d’être "ce quelqu'un" qu'il perçoit et présente aux autres.

Ce qui en découle, c'est  -comment-  il se vit. Les décisions qu'il prend, sa manière de penser, de parler, de se percevoir lui et les autres. Ce qu'il accepte et refuse, ce à quoi il contribue.

Pour mieux illustrer, je vous propose comme exemple: une personne qui a vécu une relation éprouvante. Elle aura peur généralement d'entrer dans une autre relation. Elle sera sur ses gardes. Elle se sentira et se percevra comme une "proie" facile, un souffre-douleur. Elle se sentira menacée. Elle scrutera les personnes voulant entrer en relation avec elle afin de se protéger. Elle sera aux aguets.

Tant et aussi longtemps, qu'elle ne se mettra pas en paix avec l'expérience vécue, qu'elle ne prendra pas en compte le fait qu'elle a collaboré à ce qu'elle a vécu, ce qui l'a fait souffrir. Tant qu'elle ne prendra pas acte des changements qu'elle a effectués suite à ses prises de conscience, elle risque de garder cette identité de personne fragile, menacée et "en danger".

Ou bien, elle fera tout le contraire cherchant à "oublier" l'expérience précédente en plongeant dans une autre relation qui se révélera toute aussi nocive.

D'une façon ou d'une autre, l'identité qu'elle se créera influencera ses décisions dans toutes ses relations ainsi que son devenir.


Jeudi: Les forces de l'imagination  

Saviez-vous qu'un petit changement provoque une réaction en chaîne chez l'humain? Oui, oui, un petit changement a ce pouvoir.

Prenons comme exemple: une personne sédentaire décide de se mettre à l'activité physique. Une petite marche après souper, stationner sa voiture un peu plus loin, marcher pour aller au dépanneur, etc. Ce faisant, son cerveau génère des endorphines qui lui sont bénéfiques.

Graduellement, cette personne se sent moins stressée. Elle a un peu plus d'énergie, son sommeil est plus récupérateur. Elle se sent plus motivée, son discours intérieur change,  etc.

C'est qu'en s'engageant dans un projet, elle se rend compte qu'elle a du pouvoir sur comment elle fait face à son quotidien, elle le modèle, le colore. Ce n’est pas banal, elle se rend compte, sans se le dire évidemment qu'elle a du pouvoir. Elle se sent plus solide, plus ancrée, plus efficace. Elle réalise qu'elle fait face à ce qui lui arrive avec plus d'aplomb et ce, au lieu d'avoir l'impression de se laisser entraîner par le cours des événements.

Pourquoi ne pas entreprendre un projet laissé de côté depuis longtemps ou un nouveau projet, peu importe lequel.

En très peu de temps, ce faisant la personne deviendra plus joyeuse. L'action désormais fera partie de ses choix de vie. Rappelons-nous que de passer à l'action demande moins d'énergie que de toujours remettre à plus tard paradoxal, mais vrai.
Avoir une vie dynamique, sortir de la torpeur, commence par un premier pas. Essayez pour voir.

Mercredi: Notre identité

Vouloir améliorer notre quotidien est appréciable cependant -vouloir toujours plus, toujours autrement-  ainsi se sentir communément insatisfait engendre un état d'incomplétude. Pour le contrer, les personnes se lancent dans d'autres et d'autres situations qu'elles perçoivent comme attrayantes comme si ces expériences seraient  la porte de sortie à cet état intérieur.

Au début d'une relation et ce, peu en importe la sorte, d'un projet, d'un nouveau travail, etc., il y a un wow! et en très peu de temps, fini "la lune de miel".  C' est trop de ceci, pas assez de cela, etc., et l'expérience devient pavée de petits mécontentements. C'est le déclin qui s'amorce. Cette relation, ce projet, ce nouveau travail...deviennent  médiocres. C'est le retour à la case départ avec une "couche d'insatisfaction" supplémentaire.

Une cause de cette quête incessante de fusion avec le sublime est une manifestation de l'idéalisation.

Ces personnes cherchent "un quelque chose" d'inatteignable ou  cherchent sans savoir ce qu'elles recherchent donc ne peuvent trouver. Elles essaient de guérir par l'extérieur une souffrance qui est intérieure. Elles sont inapaisables, créant et recréant ce perpétuel sentiment d'insatisfaction qui est souffrant, n'en doutons pas. Après de nombreuses déceptions,  elles voudront plus ou moins consciemment se protéger. 

Certains mécanismes pour ce faire, les fera butiner leurs expériences sans s'engager ni engranger tout ce qui en découle de bien et de bon puisqu'elles n'y sont pas sensibles même si elles croient le contraire, il y aura toujours un quelque chose de manquant ou de trop.

Ou s'étant cuirassées, elles auront des comportements critiques étant sur la défensive, des propos acerbes les privant de complicité avec les personnes les entourant ainsi que d'un manque de connivence avec les expériences vécues.
Ou encore, elles tenteront de tout faire pour devenir indispensables afin que tout tourne rond, c'est-à-dire à leur manière, mais elles ne sont pas conscientes qu'elles se promènent avec "un livre de comptes cachés".  Elles font, elles sont...pour les mauvaises raisons.

Elles pourraient s'arrêter afin de se demander après quoi elles courent? Est-ce que leurs attentes sont claires, réalisables, atteignables?  Est-ce que leur implication profonde est sincère, non teintée d'attentes?  Est-ce qu'elles savourent ce qui se vit au travers leurs différentes expériences?  En sont-elles reconnaissantes ou sont-elles toujours à pointer ce qui r’trousse? 
Il y a au travers ces insatisfactions, une forme de -vouloir tout contrôler-, tant les gens que les expériences.
  
À partir de certaines réflexions, elles pourraient réaliser que les conséquences d'une quasi perpétuelle insatisfaction sont très néfastes et qu'elles sont bien souvent auteures de ce qui leur fait vivre et revivre ce perpétuel ressenti, approfondissant leur vide intérieur. En devenir conscientes les aidera à se réajuster. Elles pourraient prendre la décision d'élargir leur focus, donner le bénéfice du doute, être moins réactives, chercher sincèrement à fraterniser au lieu de juger, de critiquer.

Ce qui permettrait à ces personnes de laisser circuler librement ce flot d'amour emprisonné dans leur coeur. Naîtrait petit à petit, un sentiment de communauté et de réciprocité. 
  
Mardi: Le pouvoir du petit changement

Le temps qui nous est alloué n'est pas recyclable. Intégrer cette vérité, permets d'aller de l'avant en réalisant nos projets. En entretenant notre jardin intérieur,  guérissant ce qui a besoin d'accueil et de tendresse et cultivant des qualités de coeur afin de les partager avec sincérité, etc.
 
Cependant,  beaucoup de gens refusent de regarder ce qui émerge en eux quand ils acceptent, l'inacceptable. Ils se font croire qu'ils n'ont pas d'autres choix. Ils se plaignent abondamment, sans passer à l'action.
 
Ces gens contaminent leur devenir et par leurs propos plaintifs leurs relations aux autres.
 
J'entends en consultation des personnes me dire: "J'suis la seule à qui il (elle) peut se confier". C'est lourd et j'suis bien contente quand il(elle) me quitte ou que l'appel téléphonique se termine.
 
Tant pour ces personnes qui se plaignent sans rien changer que pour ceux et celles qui les écoutent, ce temps vécu de cette manière ne sera pas recyclable. Il est porteur de beaucoup d'effets secondaires à tous les niveaux de leur être.
 
Ce faisant, personne ne se rend service.
 
Contribuer à ressasser du négatif, à l'ensemencer aux quatre vents et ce,  peu importe la position dans laquelle l'on se trouve, c'est brasser du négatif. Ça sent mauvais, ça goûte mauvais, ça génère du mauvais. 
 
Ça ne peut être bénéfique en RIEN NI POUR PERSONNE.
 
 Lundi: Le perpétuel sentiment d'insatisfaction