Vous êtes-vous déjà arrêté afin d’observer les pensées qui vous trottent dans la tête? Elles sont rarement très stimulantes. Une multitude de scénarios se forment à partir de celles-ci.

Que va t’il arriver quand…S’il fallait que ceci se produise…Pourquoi ne m’aime t’elle pas…Comment peut-il me traiter ainsi…qu’est-ce que j’ai eu l’air hier quand…Qu’arrivera t’il demain à cette rencontre si…,etc.

Sans cesse, de vieilles cassettes repassent en ayant à peine été dépoussiérées. En s’observant, il est souhaitable de réaliser ce que l’on se fait vivre. 

Ces scénarios construits, vus et revus ont des effets pervers tant sur le système nerveux, nos actions, nos comportements, nos humeurs et notre santé. 

Un humain qui se maganne sera maganné, c’est aussi simple que ça. Personne n’est au- dessus des lois humaines. 

Nous aurions intérêt à conscientiser la manière dont on dialogue avec soi-même et en changer le cas échéant. À force de nous malmener, nous récolterons les fruits amers de nos égarements.

Il y a beaucoup de croyances concernant l’amour. Cependant, il ne peut y avoir d’amour vivant en restant qu’au niveau des mots. Avoir de la considération et de l’admiration pour notre amoureux, notre amoureuse me semble nécessaire ainsi que des sentiments tendres. 

Il m’apparaît quasi incontournable, de penser et de parler en bien de la personne aimée. De l’informer quand quelque chose ne va pas et ensemble de tenter de trouver des solutions pour ne pas laisser la problématique prendre de l’ampleur. Serait-ce toujours des solutions idéales que nous trouverons? Nul doute que non. Mais à tout le moins, se sentir reçu, entendu sont déjà des pas dans la bonne direction.

Aussi, de se démontrer l’amour que l’on se porte. D’avoir des rapprochements sexuels et de partager des jeux tendres sans nécessairement qu’il y ait pénétration. De bien se quitter pour le travail, de s’accueillir avec enthousiasme au retour et de se coucher chaque soir sans laisser de conflits venir teinter tant notre relation que notre nuit. De se parler avec égard. De se surprendre, de réaliser des projets afin de colorer le quotidien. De continuer d’exister comme personne, non pas que d’être l’ombre de l’autre, sa copie conforme, etc. 

Sans quoi, comment entretenir cette magie que l’on se voue mutuellement. L’amour est une richesse qui requiert que chacun s’y investisse, sans tenir  de livre de comptes cachés, du genre… (j’t’ai donné, tu m’dois).  

Une relation c’est comme un jardin, s’il n’est pas entretenu, il ne pourra donner une bonne récolte ni se renouveler pleinement d’une année à l’autre. 

Comment je fais, ce que je fais et pour quel motif? Il est facile de dénaturer les actes que nous posons ainsi que les événements que nous préparons. 

Voyons un premier exemple : j’ai un cadeau à faire. En principe, nous faisons un cadeau dans le but de faire plaisir à une personne aimée. Il serait donc important de se demander, ce qui lui ferait un véritable plaisir. 

En réalité, ce n’est pas le prix du cadeau qui a de l’importance, mais bien de faire son possible pour choisir ce que je donnerai en fonction de la personne qui le recevra? Ce n’est pas non plus, d’acheter quelque chose en vente sans se soucier de savoir si c’est approprié et de se dépêcher de rayer sur sa liste, cadeau pour ...

Un jour, je parlais avec ma petite fille Alice du fait que je n’aimais pas cette pratique de devoir choisir au travers une liste déjà préparée. Elle me regarde l’air candide et me dit : « Grand-maman quand tu fais un cadeau c’est pour faire plaisir. Préférerais-tu donner quelque chose qui ne fait pas plaisir?

Elle avait 12 ans, à ce moment-là. Je me rappelle de cette conversation. Elle m’a ramenée à l’essentiel. Je lui suis reconnaissante, car son point de vue m’a permis de voir autrement ladite situation. 

Un deuxième exemple : vous préparez une fête. En principe,
celle-ci a pour but de réunir des personnes avec lesquelles vous aimez échanger.
L’importance ne sera pas d’avoir plein de flaflas, mais bien d’avoir un environnement chaleureux avec de la nourriture simple, etc. qui reflète davantage votre capacité d’accueil tout bonnement et non, d’épater et de ne pas être disponible. L’attention doit être portée sur l’hospitalité et non sur tout ce qui l’entoure, ne croyez-vous pas?

Marcher sur des œufs, jouer à être invisible, être une « yes  women », un « yes men », etc. engendre des  refoulements.   L’humain est un être intelligent, il a des goûts, des projets, des ressentis qui lui sont distinctifs. Quand il se trouve dans des circonstances ne se permettant pas de les exprimer sainement, ça ne va pas bien.

Le corps, notre meilleur ami, tente de nous prévenir que « l’on est à côté de nos souliers ». Que l’on ne tient pas compte de soi et que ce faisant notre pression monte, monte et monte. Espérant que les messages d’inconfort vont finir par faire leur chemin et qu’il y aura rectification de nos comportements.

Quand l’humain continue de faire la sourde oreille, il ne donne pas beaucoup d’alternatives au corps lequel est muni d’un système de survie. Eh oui, il est ainsi constitué. Il fait tout pour nous maintenir le plus en forme possible. De là, l’ensemble de régulateurs dont chacun de nous sommes dotés. 

Devant notre fermeture, il nous ramène brutalement à soi en déclenchant une maladie qui fait office de régulateur en nous ramenant à l’écoute de ce qui s’exprime en nous et par le fait même, dévie notre attention du problème qu’on laissait perdurer. 

La maladie fait souvent la jonction entre notre « qui je suis en devenir » et notre façon de gérer notre vie, et ce, juste avant que l’on « disjoncte pour de bon ». 

Malgré tout, il arrive que ce ne soit pas suffisant.  

Près de 90% de nos comportements sont dictés par notre inconscient? Qu’en conséquence, le « comment » nous évaluons les choses, les sentiments ressentis sont préalablement passés au tamis de nos perceptions obscurcies. Que souvent les réactions incisives ne sont pas réellement en regard à la situation présente, ni de la personne impliquée dans ladite situation, mais sont en lien avec, un relent issu de notre passé.

Nous sommes programmés et instrumentalisés par notre histoire de vie personnelle, non mise au jour.

Plusieurs personnes refusent de considérer cette vérité. Elles préfèrent ne pas se remettre en question, ne pas être à l’écoute de ce qui s’exprime en elles, ne rien scruter. C’est un choix qui appartient à chacun évidemment. 

Par ailleurs, ne pas aller à la rencontre de ce qui se manifeste en soi, ne permet pas d’établir des liens authentiques avec les autres. De plus, les personnes souffrantes sont toujours en proie à faire de la figuration, dans un mauvais rôle, en étant la marionnette de leur marionnettiste (manques, blessures, perceptions liées à leur histoire de vie).