Il y a un sujet qui est toujours d'actualité soit celui des relations amoureuses.
 
Au XXe siècle, Léo Buscaglia, professeur et conférencier écrivait:
 
"L'amour parfait est rare, c'est vrai - car, pour être amoureux, il vous faudra avoir en permanence la subtilité des grands sages et la souplesse des enfants, une sensibilité d'artiste, une lucidité de philosophe, une bienveillance de saint, une tolérance d'érudit et la force d'âme de ceux qui ont des incertitudes."
 
Il y a de quoi décourager bien des gens.  On peut cependant en arriver à la conclusion que l'amour parfait est un leurre.  Puisque les deux personnes constituant la relation sont imparfaites, il ne faut pas penser que la perfection naîtra de leur union.
 
Cependant, envisager la relation amoureuse comme un espace au travers lequel chacun apprendra à se connaître, s'ouvrir à l'autre, exprimer l'amour dont il est porteur, négocier, communiquer, réaliser des projets communs et continuer d'avoir des objectifs personnels, pourrait devenir plus qu'attrayant.
 
Au lieu, de vouloir que l'autre ait ceci et cela, il est important de se demander: Qu'est-ce que moi, j'ai à proposer en relation ?
 
Identifier notre propre potentiel au bonheur au lieu d' attendre que l'autre nous rende heureux, c'est ouvrir la porte à une relation amoureuse  épanouissante. Une relation qui se vit dans un niveau d'énergie qui peut attirer cet autre ouvert à l'engagement sincère.
 
Mardi:  Le passé n'est pas un lieu à résidence
  

Imaginons qu'un enfant grandit dans un milieu familial ou  l'alcoolisme du père et la violence sont présents. Un côté de lui (partie protectrice) pour minimiser les dégâts ira se cacher aussitôt que son père arrivera en état d'ébriété afin d'éviter de se faire taper dessus. L'autre partie de lui (survie) développera l'habitude à ce milieu de vie puisqu'il doit y grandir.

Quand il deviendra adulte. Il risquera d'être attiré (partie survie) par des partenaires qui reproduisent l'abus de substance, la violence d'une façon différente parfois, mais tout de même un climat similaire puisque c'est du connu pour lui. Il répond à ce conditionnement. C'est paradoxal, mais inconscient.

L'autre  partie (partie protection)  aura tendance à le faire fuir devant l'intimité. Sa croyance inconsciente pourrait être, l'intimité, la proximité sont dangereuses. C'est ce qu'il aura enregistré dans son enfance. Il pourra ainsi traverser sa vie, allant d'une relation malheureuse à une autre.

Nous avons une 3e partie mais plusieurs humains ne lui prêteront pas attention, ne lui donneront pas vie.

S'il permet à cette 3e partie de lui de se manifester, elle jouera le rôle d'un observateur lumineux créatif cherchant une vie meilleure, plus harmonieuse. Elle le regardera aller et découvrira que les deux autres parties de lui (protection et survie) ont besoin d'aide pour transformer tant la croyance (l'intimité, la proximité c'est dangereux) et l'aider à  prendre conscience qu'aujourd'hui il est un adulte. Par conséquent, il n'est plus obligé de vivre dans un milieu violent. Qu'il  peut faire des choix.
 
Cette troisième partie est à l'intérieur de chacun. De fait, quand nos allons mal c'est elle qui nous appelle au changement. Plusieurs l'ignorent, continuent de se plaindre et de souffrir tout en maintenant cet état d'impuissance qu'ils connaissent si bien l'ayant maintes fois vécu alors qu'ils étaient jeunes.

Cette troisième partie lumineuse invite aux prises de conscience et aux actions pour rectifier, transformer ce qui a besoin de l'être pour accéder à une vie meilleure. Peu de gens sont disposés à envisager fondamentalement la transformation.

Nous sommes dans une société qui valorise l'instantanée donc s'investir dans notre devenir, c'est moins populaire. Les gens continuent de répondre à leur conditionnement et laissent toute la place à l'habitude d'être mal et de souffrir.

Pourtant, la partie  lumineuse créative  peut devenir de par ses observations une partie agissante soit celle qui deviendra un guide qui engendrera l'espoir et éclairera la face cachée de notre conditionnement. Elle a ce pouvoir, mais pas seule. Elle a besoin de nous qui sommes maintenant adultes. Il est possible de sortir de notre conditionnement.

Je vous ai donné cet exemple, mais le même processus s'applique dans toutes autres situations de vie. Nous venons tous, plus ou moins, d'une famille dysfonctionnelle. Nous sommes tous conditionnés.

Parfois, l'on se demande pourquoi nous reproduisons ce qui nous a fait si mal. C'est que nous n'avons pas conscientisé- que ce qui a germé en nous- à une certaine période de notre vie continue encore de nous dominer.

À nous de nous rappeler que chaque matin on peut décider de rester coucher, rêver à une vie meilleure, continuer de souffrir et nous en plaindre. On peut aussi se lever pour la réaliser cette vie meilleure, un pas à la fois.      
 
Lundi: Les relations amoureuses

Il y a des temps dans la vie ou rien ne va. C'est alors que le mental s'active cherchant désespérément des réponses.

Pourquoi ça m'arrive à moi?
Qu'est-ce que j'ai donc fait?
Pourquoi je me retrouve encore dans ce genre de situation? etc.
 
N'ayant pas de réponses, le sentiment d'injustice bordé d'un méli-mélo d'émotions se met de la partie. Ce faisant, la personne dans cet état a l'impression d'être totalement dépassé, harassé elle "bat de l'aile". Son présent est dense. Elle est dans la noirceur, vidée de ses énergies, ne comprenant pas, ne pouvant trouver aucun sens à tout cela. Que faire?
 
Pour commencer à "soulever ses ailes", elle peut s'imaginer en voiture, sur une route de campagne, perdue,  tard le soir ou dans la nuit. Tout est noir, elle ne voit pas le bout de la route, elle avance espérant finir par trouver des repères qui petit à petit la rassureront.  Elle les recherche. C'est ce qui l'aide dans ces moments-là.
 
Elle sait  que les phares de sa voiture éclairent que quelques mètres à la fois. Elle ne voit pas le très loin, mais en parcourant ces quelques mètres, elle demeure confiante qu'arrivera un moment où elle se retrouvera dans un espace plus réconfortant.
 
Quand nous sommes dans le noir,  c'est le même principe.
 
Tout en gardant l'espoir, suivre pas à pas dans notre quotidien ce qui est légèrement éclairé, accomplir sans broncher nos tâches, restant connecté à la sagesse de la vie.
 
Bientôt nos perspectives s'élargiront sur un espace de vie de plus en plus luminescent.  
 
Jeudi: À quand le ménage à trois?
 

La mort annoncée d'une personne aimée est toujours difficile à traverser. Tant d'émotions nous habitent. Il semble que chaque moment nous est compté comme si nous avions un sablier qui écoule trop rapidement ses grains de sable.

On voudrait les retenir ce qui n'est pas possible. Nous vivons le sentiment d'impuissance.

Nous voudrions que cette personne en fin de vie que l'on aime tant, mange pour prendre des forces, nous parlent et surtout nous disent ce que l'on souhaiterait entendre, parfois ça ne vient pas.

Nous voudrions parfois la brasser parce que nous voulons la sentir présente à nous, mais elle s'endort. Elle est souvent perdue dans sa propre trajectoire. Comment donc agir?

Pour vivre les derniers jours avec une personne, c'est avec humilité que nous avons à nous adapter à elle. Participer à ce qu'elle peut, simplement à ce qu'elle peut, partager avec nous.

Tout ce que nous souhaitons pour qu'à nos yeux, elle s'accroche à la vie est égoïste. C'est nous qui sommes incapables de faire face à ce vide, qui avons peur de perdre cet être, de nous retrouver seuls. C'est nous qui refusons de faire face à notre propre impuissance et refusons la mort. Comme si nous avions le pouvoir d'arrêter le temps, de le faire reculer afin de vivre ce que l'on aurait voulu vivre, mais qui n'est plus possible maintenant.

C'est certes très humain, mais soyons conscients que c'est la personne mourante qui "dicte les règles"  comme elle le peut, simplement non comme elle le veut.

Selon Sigmund Freud  "Si tu veux pouvoir supporter la vie, sois prêt à accepter la mort."  

Mercredi: Quand plus rien ne va
 

Avez-vous déjà pensé que chaque réflexion, décision, agissement, participent à créer la conscience dans laquelle chacun de nous puise et qui nous influence.

Nous développons et puisons -"comme dans un grand puits sans fond"- qui s'est mis en fonction  bien avant notre existence et qui se poursuivra bien après notre mort. Nous y participons qu'on le sache ou non.

Imaginons pour un instant qu'au lieu de penser que notre vie est banale et n'a aucun impact, nous devenions conscients que rien ne se perd. Que nos pensées, paroles, actions, etc.  vont bien au-delà de la portée que nous leur accordons. Aussi, qu'elles sont plus ou moins teintées de ce que les autres avant nous ont entretenu, nourries, projetées.

Tant notre agressivité que l'on justifie bien sûr, se donnant bonne conscience de la ressentir et de l'exprimer...tant notre douceur exprimée cordialement lors d'un partage avec une personne que nous apprécions, se retrouve -"dans ce puits sans fond " duquel d'autres humains iront puiser et y introduire ce qu'ils produisent à partir de leurs propres sentiments.

C'est une réalité, soit  chacun de nous participe au chaos ou à l'harmonie.

Sans se prendre au sérieux, si on s'y mettait, on pourrait assurément faire des choix plus éclairés conduisant à l'unité au lieu de la disharmonie.

Mercredi:  Face à la mort d'un proche

Quotidiennement, nous créons. En effet, tout ce que nous faisons contribue à façonner notre univers, à lui donner une touche personnelle, unique.

"Tout ce qui mérite d'être fait mérite d'être bien fait". Cette citation que j'ai entendue dans mes jeunes années est restée gravée au fond de moi. Elle me parle encore tellement.  Au fil des années, elle est devenue porteuse de sens.

Avoir le bonheur de contribuer à la vie...c'est un précieux privilège.

De quoi est fait un travail créateur? À mon sens, ce n'est pas simplement le rendre à terme et correctement. C'est le faire avec une qualité de présence, de l'intérêt et j'ajouterais de la gratitude. Dans des moments plus difficiles, je pense souvent à des personnes alitées, n'ayant plus de forces ou de capacités. Lesquelles prendraient courageusement ma place, si elles le pouvaient.
Instantanément, la gratitude et le courage prennent le dessus sur la fatigue que je ressens ou autre état non fécond.

C'est dans -le comment-  on fait les choses. C'est quand nous avons une attitude d'ouverture participative  que se manifeste une valeur ajoutée à nos actions. Nous avons l'opportunité de laisser une empreinte d'amour en faisant ce que nous faisons quand nous y mettons tout notre coeur, étant conscients de ce privilège de contribuer selon nos capacités et construire ainsi un monde meilleur.

Tous les mouvements du quotidien ont leur importance. Ils sont porteurs de ce qui nous caractérise. Soyons-en conscients. Nous pouvons introduire de la douceur, de la joie à l'intérieur de ce que nous faisons comme l'huitre qui semble comme les autres, mais parfois dévoile une perle nacrée bien blottie tout au fond de sa coquille.

J'entends parfois des gens parlant de spiritualité, allant payer des prix exorbitants pour la développer dans des séminaires, retraites ou autres et qui du même souffle, critiquent leur travail, leur famille, leur quotidien, etc.

Sans émettre de jugement, je fais le simple constat que la spiritualité se vit au travers les mouvements du quotidien. La spiritualité ne peut être désincarnée.

C'est dans les mouvements simples du quotidien que nous pouvons manifester et partager la noblesse du coeur.

Lundi: La conscience est collective

Au fil de nos expériences, chacun de nous s'est constitué un grenier de semences (croyances engendrant des comportements et sentiments, expériences ayant laissées des traces plus ou moins bénéfiques), certaines bonnes d'autres non.

Si nous ne sommes pas vigilants et laissons les mauvaises avec les bonnes, il y a un grand risque de contamination. C'est pourquoi notre libre arbitre nous donne le privilège de faire le tri.

Si nous gardons des comportements colériques, destructeurs, manipulateurs, il y a fort à parier que notre identité en sera teintée et notre environnement en souffrira.

Il y aura des répercussions, sur nos humeurs, nos choix et l'ambiance que nous dégagerons avec ceux et celles qui partagent notre quotidien. Au lieu, que nous soyons heureux, nous serons régulièrement malheureux et misérables.

Nos états ont des répercussions d'abord sur nos états d'esprit, notre santé. Ils s'en dégagent aussi une forme de "contamination" très agissante.

C'est à chacun de nous de se discipliner. D'abord, s'observer dans nos décisions, comportements, nos états d'esprit et se demander: est-ce que ma façon d'être, de faire, de vivre me rend fier?

Un jour, il se peut que nous regardions ce dont nous  avons semé au travers nos expériences. Aurons-nous laissé sur notre passage une récolte qui ennoblit, valorise la vie, nos relations ou le contraire?

Est-ce que nous avons laissé des traces d'accueil, d'espérance, de détermination de par notre façon d'être, nos propos dans nos relations avec les autres?

Quand les autres se souviendront de nous, de quoi se souviendront-ils?

Comme dans les écritures, on peut être un ouvrier de la dernière heure. Par ailleurs, que de temps perdu quand on a semé à tout vent, à peu près n'importe quoi et n'importe comment sans se soucier des répercussions.

Je crois que pour développer un sentiment d'accomplissement, sont importantes ces premières semences  que nous déposons dans le creuset du quotidien. Elles auront un impact significatif sur la suite des choses. Par ailleurs, si les premières semences n'ont pas été bénéfiques, il est toujours temps d'en changer. Là est notre pouvoir de choisir.
 
Jeudi: La créativité au service de la noblesse de la vie

On m'a demandé, comment construire des affirmations positives.  Pour ce faire, je suggère de cibler l'objectif poursuivi. L'affirmation doit s'établir en progression pour que votre cerveau accepte. Il faut lui donner un mandat clair c'est-à-dire d'augmenter et transformer ce que vous voulez suivant votre objectif et par la suite, laissez le travailler.

Prenons comme exemple que vous vouliez avoir plus d'énergie et une amélioration de votre santé. Afin de vous éclairer, je vous propose deux options, une qui me semblerait plus efficace.  Le fait de vous écrire les 2 versions vous aidera à mieux comprendre.

Option que je recommande:
Mon merveilleux corps retrouve de jour en jour, plus de vitalité. Ainsi, mes cellules se remplissent d'une lumière bienfaisante. À nouveau, l'harmonie s'installe graduellement, guérissant ce qui a besoin de l'être. Je rends grâce de ce nouvel équilibre et de cette santé grandissante que je vis maintenant, facilement et naturellement.

Option que je ne recommande pas, car elle ne tient pas compte de la progression:
Mon merveilleux corps est plein de vitalité et mes cellules remplies de lumière. Je suis en harmonie et je vis l'équilibre et la santé.

À mon sens, cette 2e option va en contradiction avec le corps actuellement malade et ne suggère pas au cerveau de  parcourir un chemin de transformation afin qu'avec l'inconscient et chacun de nos systèmes, se mettent en place, un mouvement permettant que l'équilibre, la santé et l'harmonie se réinstallent.

Après avoir fait notre affirmation, il est impératif que nos pensées et paroles restent alignées sur ce à quoi l'on aspire. On donne un mandat, il s'agit d'être cohérent. Si l'on se met à douter dans nos pensées et paroles, le cerveau, l'inconscient et nos autres systèmes n'ont plus de directives claires, ils ne peuvent continuer la régénérescence.

Si vous dites je veux et vous doutez, les résultats seront mitigés.

Disons que vous êtes dans le processus de transformation et  quelqu'un vous demande: "Comment vas-tu aujourd'hui?" réponse possible:

Ce n'est pas ma meilleure journée. Par ailleurs, je ressens que graduellement ma santé retrouve son chemin et son élan. J'ai bien confiance que tout est à se rééquilibrer (pensez et ressentez votre réponse). Au lieu de commencer à décrire vos bobos (ce que font généralement les personnes).

Il en va de même dans vos pensées (paroles muettes). Apportez votre attention sur tout ce qui génère du mieux-être au lieu de vous lamenter intérieurement.  Soyez clairs, précis et confiants. Espérez le meilleur et ce meilleur viendra.
 
Si vous avez des commentaires, suggestions, des demandes pour le blogue, n'hésitez surtout pas à m'en faire part.  C'est toujours un plaisir pour moi d'y répondre. J'écris ces billets pour vous.

Mercredi:  Chacun a son grenier de semences
 

Puisque les neuroscientifiques ont découvert que notre cerveau possède une qualité remarquable, qu'ils ont appelée   
-la neuroplasticité-  soit la capacité d'établir selon nos besoins, de nouveaux réseaux de cellules nerveuses pour permettre d'y intégrer des apprentissages et renforcer ceux qui existent déjà, la réponse à cette question est bel et bien un OUI.

Par ailleurs, il arrive qu'à un certain âge, des personnes commencent à croire que "leur matière grise" est de moins en moins fonctionnel. Quand elles font des oublis, elles disent et pensent que c'est en raison de leur âge.

De plus, certaines personnes ont une baisse d'intérêt face à ce qui est actuel, perdant le désir de se renouveler. Elles ont l'impression de ne plus avoir de rôle à jouer. Elles attendent après les autres afin de se faire une vie stimulante. Si l'on ajoute à cela, la surconsommation de médicaments, le sentiment d'inutilité, l'influence laissée par le regard critique d'une partie de la société,  il y a là un cumul d'éléments qui contribuent davantage à l'immobilisme de plusieurs personnes avançant en âge. Par conséquent, à la diminution de leurs capacités cognitives.

Ces facteurs sont des -bloqueurs- les détournant d'une vie vivante laquelle se renouvelle au fil des expériences.  

N'accordons pas notre mode de vie sur ce qui nous est projeté par une société qui valorise la jeunesse. Qui porte un regard qui frôle parfois le mépris sur l'expérience et tous ces autres facteurs qui risquent de nous entraîner vers un laisser-aller. 

Croyons à un modèle de vie qui vit, qui se développe, qui s'épanouit  et ce, aussi longtemps que nous sommes vivants. Tapissons notre quotidien de ces mots magiques -

OSE faire de ta vie un jardin d'expériences innovantes.

L'âge n'est certainement pas un facteur dissuasif à moins de vouloir le croire.

Mardi:  Construire des affirmations positives

Décidé à m’habituer à la pratique de ces vertus, je voulus, pour ne pas fatiguer mon attention en l’appliquant à toutes à la fois, m’efforcer d’en acquérir une seule ; celle-ci une fois acquise, je me proposais de passer à la suivante, et ainsi de suite jusqu’à la treizième. Afin que les premières vertus possédées pussent me faciliter l’habitude des autres, je les mis dans l’ordre repris plus haut.

La tempérance d’abord, parce qu’elle nous laisse le sang-froid et la lucidité, si nécessaire pour tenir continuellement notre attention en éveille sur les anciennes habitudes et sur les tentations incessantes.

Cette vertu acquise, le silence devenait plus aisé ; je l’avais mis au second rang, parce qu’en me faisant avancer dans la vertu, il me permettait d’augmenter mes connaissances ; j’ai toujours remarqué, en effet, qu’on apprend beaucoup plus en écoutant qu’en parlant, et je voulais, en outre, me défaire de l’habitude de babiller, de faire des pointes et des plaisanteries qui ne pouvaient me rendre admissible que dans des compagnies frivoles.

J’avais placé ensuite l’ordre, espérant qu’à l’aide de cette vertu et du silence, je pourrais donner plus de temps à mes études et à mes projets. La résolution, une fois passée en habitude, devait me tenir ferme dans mes efforts pour acquérir les autres vertus. La frugalité et le travail étaient appelés à me délivrer de mes dettes, et en me procurant la fortune et l’indépendance, me rendrait plus facile la pratique de la sincérité, de la justice et des vertus suivantes.

Montrant son journal à un ami, celui-ci trouva son projet "formidable", mais lui suggéra d'ajouter une autre vertu soit - l'humilité. Benjamin Franklin a ri et a ajouté, la 13e vertu.

13. Humilité. Imitez Jésus et Socrate.

Conformément à ce que dit Pythagore, dans ses vers d’or (Golden versets), je crus qu’un examen de conscience était nécessaire chaque jour, et, pour me diriger dans cet examen, j’inventai la méthode suivante.

Je fis un petit livre *daté du dimanche 5 juillet 1733+ dans lequel j’assignai pour chacune des vertus, une page que je réglai avec de l’encre rouge, de manière qu'elle eût sept colonnes, une pour chaque jour de la semaine, que je marquai de la lettre initiale de ce jour; je fis sur ces colonnes treize lignes rouges transversales, plaçant au commencement de chacune, la première lettre d’une des vertus. Dans cette ligne, et la colonne convenable, je pouvais marquer d’un petit trait d’encre toutes les fautes que, d’après mon examen, je reconnaitrais avoir commis ce jour là contre cette vertu.

Je me proposai de donner successivement une semaine d’attention à chacune des vertus.

Si seulement on se laissait inspirer par la détermination et la sagesse de certains anciens, "notre prétention   aujourd'hui", dans nos temps modernes de se croire évolué, ne s'en porterait que mieux.

Lundi: Peut-on poursuivre nos apprentissages à tout âge?