Jusqu’ici, nous avons parlé de différents aspects liés à notre façon de mieux traverser des situations sollicitantes.  Pour ce faire, il y a un incontournable. 
 
Ça nous prend un adulte à la barre de notre vie. Et oui, nous qui sommes en devenir. Je me répète en affirmant que ce n’est pas l’âge qui détermine si nous sommes des adultes, mais bien notre manière de gérer notre quotidien, notre rapport aux autres et avec l’ensemble de nos responsabilités.
 
Être adulte à mon sens, c’est développer notre capacité à prendre du recul, à être à l’écoute de ce qui s’exprime en nous et autour de nous, à le prendre en compte, c’est connaître les valeurs que l’on préconise et les exercer. C’est respecter l’autre, les autres et se respecter soi-même. C’est développer un amour de la Vie qui ne peut que s’enraciner dans le quotidien et avec nos proches.  
 
Quel merveilleux parcours nous appelle!  En sommes-nous conscients?

Quand vous aurez traversé ces étapes. Prenez le temps de faire le bilan de ce que vous venez de vivre. 
 
Avec un peu de recul, auriez-vous pu faire différemment? Quoi et comment? Si oui, vous le saurez pour le futur.  
 
Faites le cumul des apprentissages liés à cette expérience. Déposez-les en vous, dans cet endroit où vous conservez vos apprentissages lesquels vous aident à développer votre discernement.
 
Vous n’avez pas cet espace aux trésors…vite, à vous de vous en construire un.
 
Si l’événement a été très sollicitant, peut-être ajouterez-vous un peu plus de douceur à votre quotidien, histoire de récupérer plus aisément. 
 
N’oubliez pas de célébrer la Vie qui vous accompagne jour après jour, éclairant vos possibilités, forces et ressources. 
 
La vie est belle et bonne, célébrons-la.

Après avoir bien établi votre espace intérieur qui peut recevoir de la visite (les émotions), sans s’y incruster, je vous suggère quand vous êtes touché par une situation de la cerner. 
 
Qu’est-ce qui se passe? Comment suis-je touchée? Qu’est-ce que cette émotion porte comme message? Est-ce que celle-ci est redondante? Si oui, est-elle en lien avec mon histoire de vie? Comment faire pour amorcer un changement? Que puis-je faire pour aider cette partie blessée? 
 
En tant qu’adulte, en charge de votre vie, que pouvez-vous faire pour cette partie de vous qui est blessée?  Comment l’accompagner?

Par la suite, avez-vous du pouvoir sur la situation? Si oui, exercez-le respectueusement.
 
Devrez-vous vous affirmer? Dire non à quelque chose ou à un comportement qui ne vous convient pas? Prendre une décision pour faire un changement? 
 
À vous de voir.

Personne n’est condamné à une façon spécifique d’interagir face aux événements. Il est toujours possible d’améliorer son devenir. Pour ce faire, il faut prendre conscience de l’inconfort vécu, vouloir s’en sortir et décider pour y arriver de poser des actions concrètes. 
 
La personne afin de ne pas se faire envahir se doit d’être consciente de ses contours. Eh oui, elle existe et a du pouvoir sur ce qui lui arrive. Évident me direz-vous… pas tant que ça. Si elle en était consciente, elle ne se ferait pas rentrer dedans (c’est une image) par les événements et les  émotions qu’ils suscitent. Elle doit les ressentir sans que celles-ci « la prennent en otage ».
 
Comment peut-elle prendre conscience de ses contours? 
 
Une façon simple et efficace : En se frottant avec un gant de crin de façon consciente. Son intention étant de conscientiser qu’elle existe en déterminant ses contours.C’est son espace, c’est comme notre chez-nous dans notre demeure. Nous pouvons chez nous recevoir de la visite, mais ces gens ne sont généralement pas nos proprios. Les émotions nous visitent, ils sont porteurs d’un message. On se doit de les vivre comme tels sans nous laisser emparer par . 

Émotion…émotion quand tu nous prends. Certaines personnes ont une sensibilité exacerbée, ce qui produit l’émotivité. C’est un peu comme notre seuil de tolérance à la douleur. Il est différent pour chacun. Une personne émotive se sent envahie par ses émotions comme si elle y était enfermée, étouffant et cherchant parfois son air. Elle ne voit plus rien d’autre que ce qui la perturbe, la submerge. 
 
Rapidement, elle devient dysfonctionnelle. Elle perd ses énergies. Elle est dans l’vide.  Plus, c’est préoccupant, plus elle a de la difficulté à vivre dans l’ici et le maintenant. 
 
Elle en arrive à penser qu’elle est comme ça et qu’il n’y a rien à faire. Elle croit être coincée, un point c’est tout. 
 
Après avoir traversé la période qui lui pesait tant, pourtant elle reprend doucement le cours de son quotidien jusqu’au prochain épisode. 
 
Est-ce qu’elle doit passer sa vie accablée et refaisant surface d’épisode en épisode ou peut-elle s’en sortir?

Il arrive qu’après une succession de difficultés, une personne se laisse aller. Elle ne semble pas avoir l’énergie de se relever, de prendre son bâton de pèlerin et poursuivre sa route. Elle est accablée, abattue et ne se sent pas d’énergie.
 
Bien sûr, cet état demande de l’attention, du prendre soin, la recherche d’outils afin de mettre en lumière, ce qui est pour l’aider graduellement à retrouver son élan de vie. 
 
Cependant, s’y attarder activement est une chose, mais rester affaisser ressassant ce genre de questions : Pourquoi j’arrive pas à m’en sortir? Pourquoi ça m’arrive à moi? Et avoir toutes sortes de réponses enfermantes comme celles-ci : Parce que c’est trop dur…Parce que toi, t’es pas chanceuse…Parce que toi t’es pas née sous une bonne étoile, etc.   
 
Cette torture mentale contribue à rester cramponnée à cet état et à l’y enfoncer. 
 
Si par mégarde vous pilez dans un trou de bouette, que ferez-vous?

Vous y complaire en vous demandant comment vous y êtes arrivés ou vous y enlever et nettoyer le bas de vos pantalons et vos chaussures et poursuivre votre route avec plus de vigilance?
 
La prise en charge s’enclenche d’abord par une décision. Les autres sont là que pour nous accompagner, personne ne le fera à notre place. Plus on attend, plus le parcours pour s’en sortir sera long. 

Certaines situations sont plus déterminantes et auront des conséquences qui influenceront grandement notre avenir. Dans ce cas, plusieurs personnes ont tendance soit à ne pas du tout se fier à elles-mêmes et cherchent à être conseillées par d’autres, sans prendre part à la décision. 
 
Ce faisant, elles peuvent si la situation se détériore jeter le blâme sur ceux et celles qui l’ont conseillé. Est-ce un comportement mature? À mon avis, non. Chacun se doit de participer au processus décisionnel qui le concerne. 
 
À l’opposé, d’autres mijotent ça, sans demander d’éclairage à des personnes qui seront touchées par le résultat de la prise de décision ou qui pourraient les aider à avoir des perspectives différentes quand c’est complexe. Est-ce mieux? À mon avis, non. Un regard extérieur peut parfois faire une grande différence. Il permet de mieux « attacher les bouts de ficelles ». Ce faisant, plusieurs aspects auront été regardés permettant à la personne de se sentir plus confiante et prête à assumer l’ensemble des conséquences liées au changement qu’il s’apprête à faire.
 
Par ailleurs, il y a la Vie qui parfois ajoute un p’tit grain de sel dont on se serait bien passé. Si tel est le cas, pas de regret, prenons notre énergie pour envisager différemment la situation et y trouver un aboutissement qui soit acceptable. Faisons-nous à l’idée, on ne contrôle pas tout mais occupons-nous de ce que l'on peut. Soyons pragmatiques.    

Nous les humains avons tendance à avoir des habitudes, ce qui n’est pas mauvais en soi. On appelle ça… la routine.
 
Quand nous devons changer d’environnement, qu’un proche est malade, qu’on a une promotion, que les enfants ont de nouvelles activités, etc., nous sommes invités à  nous adapter. Pour ce faire, il est essentiel de changer nos habitudes afin d’y intégrer de nouveaux éléments. 
 
Il y aura une période d’inconfort. Afin de l’apprivoiser, celle-ci peut-être symbolisée comme un clignotant jaune. Quand nous ressentons l’inconfort, la surcharge, le stress, nous prenons quelques instants (comme si nous étions devant un clignotant jaune) afin d’apporter des ajustements, au besoin, à notre nouveau mode de fonctionnement dans l’intention d’arriver à une faisabilité plus aisée, mais attention à ne pas nous encroûter. 
 
Les transformations acceptées permettent d’évoluer ce qui n’est pas le cas, quand l’on s’y résigne. Les nuances entre l'acceptation et la résignation sont majeures.  
 
Essai, ajustement, essai, ajustement et hop! Avec de la flexibilité, chacun développera des stratégies qui l’aideront à vivre différemment dans l’accueil du changement.

Dans un pays comme le nôtre, on fait l’éloge de la minceur à tout prix et c’est une expression juste qui colle à toutes ces compagnies et leurs représentants qui font étalage de pilules, de produits, de régimes miracles instantanés qui pourtant détruisent la santé. 
 
Ces dérives mènent à un trouble obsessif quant à l’image de son corps et une insatisfaction quasi constante de la culpabilité, de la honte, de la colère et parfois à l’anorexie ou la boulimie. 
 
Dans les pays industrialisés, la minceur est associée à la beauté, la richesse, le contrôle de soi.
 
En Mauritanie, on dit que : « la place qu’une femme occupe dans le cœur de l’homme est proportionnelle à son poids » ce qui fait que l’on gave les p’tites filles afin qu’elles prennent du poids. 
  
Là-bas, les petites filles doivent sous peine de maltraitance, manger, se gaver. Dans ce pays où la famine est fréquente, une femme bien en chair est un symbole de fertilité, de richesse, de beauté et de santé. Être une fille maigre c’est honteux.
 
Face à ce constat, je vous invite à une réflexion :  
 
Est-ce que l’on exerce un pouvoir sur nos choix alimentaires ou ce sont les croyances, la publicité qui nous mènent? 

Quels sont les fondements de nos perceptions? 

Comment pouvons-nous faire le point sur notre rapport à la nourriture, l’image de soi et y apporter les ajustements nécessaires afin de retrouver un équilibre, notre équilibre?
 
Les croyances non identifiées nous mènent comme si nous étions des marionnettes et elles vivent en nous, pas seulement au niveau de notre image corporelle. À nous de les débusquer, de nous en défaire afin d’exercer un rigoureux discernement quant à
ce à quoi l’on adhère.

Le changement auquel j’aspire doit répondre à un idéal qui me tient à cœur et que je veux vraiment. Qu’est-ce qui me fait tant vouloir, ce que je veux vraiment? Il y a toujours une intention cachée derrière un désir de changement. Quelle est-elle?
 
Ex. : une personne veut perdre 10 livres.Quand elle s’ennuie, elle grignote et prend du poids qu’elle veut perdre maintenant à la venue de l’été. Ce qui la motive, c’est qu'elle veut entrer dans son maillot de bain. Ce n’est pas une forte motivation.  
 
Par ailleurs, devant le même défi la personne qui anticipe une grande fierté d’avoir su trouver d’autres moyens pour vaincre l’ennuie. Qu’elle sait, ressent et se voit s’épanouir au fur et à mesure qu’elle avance vers l’atteinte de son poids idéal. Elle sera supportée dans son parcours par une motivation plus énergique, puisqu’au travers son processus, elle exerce des améliorations à plusieurs niveaux de son être. 
 
Quand la motivation n’est pas élevée à un haut niveau, le parcours qui mène au changement apparaît davantage comme un effort. Chaque jour, l’effort devient de plus en plus ardu. Ce faisant, la personne a l’impression de perdre quelque chose (son plaisir immédiat qui lui donne une sensation de combler le vide provoqué par l’ennui selon l’exemple que je vous propose).
 
Par ailleurs, quand elle a une motivation supérieure, son parcours devient comme un moyen de relever un défi qui l’ennoblit. Chaque jour, la personne cumule de petites victoires qui lui donnent une nouvelle satisfaction, une fierté d’elle-même, un sentiment d’avoir du pouvoir sur ce qu’elle vit. 
 
En réalité, changer ce n’est pas perdre, c’est d’aller vers une exaltation nouvelle. Au lieu, de céder aux vieilles habitudes qui jusque-là, la dominaient et par la suite, l’amenaient à se sentir coupable, la personne diffère ses satisfactions.  
 
Ce qui peut l’aider davantage à fortifier tout ce processus, c’est de symboliser son objectif par un petit objet qu’elle traîne avec elle. Celui-ci devient comme un rappel, un ancrage de cette belle victoire qui lui tend les bras. 
 
De plus, on peut ajouter une phrase que l’on se répète régulièrement et particulièrement quand l’on se sent faiblir dans l’genre ; Vas-y t’es capable. 
 
La répétition de cette phrase, l’image du défi relevé, le symbole qui l’accompagne tout au long du processus…avec un tel bagage et la volonté ferme d’y arriver. C’est gagnant. 
 
À toi maintenant, Vas-y t’es capable.