Afin de bien illustrer comment peut retentir, l’appel inconscient à résoudre certains aspects de notre vie et/ou mettre en évidence ce qui a été enfoui et demande à être pris en charge pour en guérir, je vous parle de deux clientes que j’ai eues en consultation, il y a quelques années. Leurs expériences illustrent ce propos.

Une d’elles avait subi une agression alors qu’elle était enfant. Un membre de la famille en qui elle avait mis tout son amour et sa confiance. Elle le voyait comme un protecteur. Après cet acte, ses parents désemparés et sans vouloir mal faire, ont mis l’accent sur la rage qu’il vivait et ont dénigré autant que faire ce peut, l’agresseur. La petite a davantage été "laissée pour compte" dans le sens qu’elle aurait eu besoin d’aide et de réconfort. Cette partie a été occultée. On l’a « enfermé » dans le rôle de « victime sali ». Jeune adulte, la blessure laissée grande ouverte, la peur de vivre à nouveau de la trahison, la honte, l'étiquette reçue lors de ce drame et la peine se sont transformées en cancer des ovaires.

Une autre, s’étant aventurée sans information dans une relation amoureuse à l’âge de 15 ans, s’est retrouvée enceinte et ce fut un drame terrible à tous les niveaux. Elle a subi un avortement illégal. Ce qui a fait « disparaître » la honte aux yeux de sa famille. Le p’tit ami s’est poussé donc s’est ajouté une peine d’amour.  Cette jeune fille n’avait pu réellement évaluer la porté l’avortement. Tout ce qui lui importait c’était de faire cesser le mépris et la colère venant de sa famille et de son entourage. La détresse était grande. Devenue adulte, amoureuse et dans une relation stable, le couple voulait des enfants, mais elle avait développé un fibrome gros comme un pamplemousse à l’intérieur de la cavité utérine entraînant des avortements involontaires à répétition. 

Je vous donne des exemples qui parlent fort, mais je vous assure qu'il y a d'autres illustrations moins impressionnantes tant chez les hommes que chez les femmes et qui sont, par ailleurs, tout aussi significatives.

De là, l’importance d’être à l’écoute du corps, de ses mémoires et de ce qu'il nous "dit". Heureusement, il y a des solutions, mais encore faut-il regarder cette hypothèse quand un problème de santé se pose ou qu’il y a comme décrit dans la première partie de ce sujet, répétition malheureuse nous entraînant dans des relations souffrantes ou des mal-être ressentis.  
 

Une grande question revient souvent en consultation. Pourquoi je vis cela? bien qu'il n'y est pas d'absolu face aux expériences humaines, il y a certaines explications qui valent la peine de s'y attarder.

Prenons comme image que le corps est comme une "caisse de résonnance" ce qui veut dire que l'humain afin de guérir de quelque chose s'attire généralement ses expériences souffrantes, paradoxal, mais réel.
 
À titre d'exemple: une personne qui ne se respecte pas, qui a peu de considération pour elle quoiqu'elle en dise puisqu'elle accepte de vivre des situations qui ne sont pas gratifiantes,et ce, par peur de perdre ou autres. Lesquelles situations qui avec le temps feront qu'elle dépérira, deviendra amère et n'aura plus d'élan de vie feront qu'à bout de nerfs, elle finira par dire c'est assez et elle en sortira. Pas par choix, mais bien par dépit, par résignation.

Résultat: sur le moment elle vivra un grand soulagement, se remettra graduellement à fonctionner disant à qui veut l'entendre que c'était le temps qu'elle sorte de cette situation sinon il serait arrivé ceci ou cela.

Elle dépeindra la personne avec qui elle vivait ledit climat comme une .......et, se dira que finalement elle l'a échappé belle.

Elle oubliera de regarder ses propres comportements, attitudes, sa difficulté à se positionner, etc. , ou se culpabilisera ce qui n'est guère mieux.  Avec le temps, elle rencontrera une autre personne qui "résonnera" à ce qu'elle porte en elle et, à peu près de la même façon l'histoire se poursuivra. Seuls les acteurs auront changé.

Certaines personnes semblent davantage animées par ce que l'on nomme, la passion. Tentons de comprendre un peu mieux ce phénomène. Nous sommes un tout. Si au quotidien, nous approchons quelqu'un ou quelque chose avec méfiance, ce sera difficile de faire preuve d'intensité, n'est-ce pas? une des caractéristique nécessaires à la passion.

Parfois la passion s'installe automatiquement lors de la rencontre d'une personne ce que l'on nomme le coup de foudre. Il peut en être ainsi pour la pratique d'une activité.

Par ailleurs, ce type de "passion" est à risque de s'éteindre quasi aussi rapidement qu'elle s'est manifestée, c'est-à-dire dès l'arrivée de déceptions.

Pour développer une passion qui s'installe dans la durée, il faut être audacieux, avoir envie de découvrir. En plus de développer une relation à ce quelqu'un et/ou cette activité. L'ouverture, la décision de tisser des liens, le sens qu'on donne, la persistance permettent que se développe un ressenti qui devient de plus en plus fort comme en font état ces paroles de Antoine de Saint-Exupéry.

"C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante."

Quand les gens vont et viennent au gré de leur humeur, qu'ils approchent du "bout des doigts" ce qulqu'un ou ce quelque chose, ils butinent. Ils ne se donnent pas l'opportunité de vivre quelque chose de fort.

 







 

Cette expression de Gysa Jaoui en lien avec l’analyse transactionnelle est très imagée et reflète bien le défi de l’humain qui tend à s’exprimer en accord avec des perceptions objectives.

La difficulté à s’affirmer comme tel, vient souvent de nos expériences antérieures, liées à des blessures non guéries, lesquelles nous teintent de croyances qui nous font déduire subjectivement des jugements posés à priori sur ce que l’on vit.

 Qu’est-ce qui est vrai? Ce qui a été dit ou ce qui a été imaginé. Notre perception devient erronnée.

J’ai eu dernièrement une expérience qui m’a secouée. Il y avait un conflit entre des tierces personnes. Une d’elles m’en parlait et j’essayais maladroitement, je dois bien l’avouer, d’apporter de nouveaux éclairages face à cette situation.  L’atmosphère était lourde.

Une personne me dit impérativement : « Diane règle ça » et sur le coup, je lui ai répondit : « C’est pas moi, j’ai rien fait ».

Ce petit épisode m’a permis bien des réflexions. J’étais sur la défensive comme prise en défaut. Qui a répondu, croyez-vous?

Certainement pas l’adulte que je suis généralement, mais la p’tite fille qui a certains moments de sa vie s’est sentie accusée à tort. 

Pourtant en aucun temps, la personne ne m’avait accusée de quoi que ce soit. J’ai vérifié ultérieurement le pourquoi de cet impératif. Elle m’a répondu qu’elle avait la conviction que je saurais concilier les différends.

À nous d’observer ces failles qui viennent nous dire que notre vulnérabilité n’est jamais bien loin. Quand ça se produit, il est important de se ressaisir tout en allant retrouver la partie blessée en nous, afin de l’aider à cicatriser ce qui a besoin de l'être, la rassurer et permettre à l’adulte mature de reprendre la situation en main rapidement.

C’est fascinant, comment dans notre propre vie, nous ne savons pas où l’on va? Ou n’arrivons pas à nous réajuster quand nous nous rendons compte que nous dérapons. 

Ce dont les humains ont tendance à faire le plus, c’est la mise au jour de ce qui ne va pas. De ce qui accroche, ce qui  déplaît, ce que l’on déteste profondément, ce qui nous met en colère, etc. Et, après?

Pourtant, nous sommes des êtres inventifs. Les travaux de Rita Levi-Montalcini, prix Nobel de Médecine en 1986  ainsi que le prix Albert Lasker ont inversé la vue pessimiste qui pouvait résulter de la fatalité de la destruction de nos neurones. Ces travaux démontrent que ce n’est pas leur nombre, mais celui des terminaisons qui détermine la multiplicité des interconnections, conséquemment notre capacité à comprendre, apprendre et à inventer. Nous avons tout au long de notre existence, cette grande capacité.

Mais pour que ce potentiel générateur de changement s’exerce, encore faut-il le solliciter. 

Nous avons le pouvoir d'inventer des solutions, du nouveau, exerçons-le, en nous donnant une direction en lien avec ce qui résonne en nous. Cessons de mettre l’accent sur ce qui ne va pas, mettons-le sur ce que nous voulons et agissons.

Qu’est-ce qui sous-tend à une telle attitude? D'abord, donner un sens à nos projets. Être novateur, avoir conscience à tous les possibles qui se proposent à nous. Ne pas s’enfermer dans notre passé.

Si dans notre perception, on s’accroche à l’idée qu’à cause de notre passé, on ne peut s’en sortir. Si l’on croit ne pas avoir de pouvoir face à notre vie, que la vie est un gouffre duquel surgissent plein de malheurs, nous y resterons enfermés, etc. Avec de telles croyances, difficiles d’avancer.

L’attitude créative ne peut être au rendez-vous puisque la vision du futur est sombre et même quasi sans issue.

Si par ailleurs, nous croyons que : nous sommes partie prenante de ce qui nous arrive, de ce que nous sommes aujourd’hui l’ouverture vers une attitude créative de laquelle émerge notre potentiel, nos ressources, nous pourrons nous fabriquer un quotidien et une destinée dans laquelle nous pourrons évoluer allègrement. 

Votre cerveau est continuellement à votre service. Il agit tel que vous le commandez. Il reçoit ses instructions de par votre façon de penser et de parler. Il s’exécute sans aucune forme de retenue.

Voici un exemple : vous dites ou penser « J’suis pu capable de… » automatiquement, vous perdez de l’énergie. Vous voyez la situation et/ou la personne à qui vous donnez du pouvoir comme si, vous aviez pour y faire face, à gravir une montagne quasi infranchissable. Résultat : vous êtes « à plat » et êtes totalement coupé de votre créativité.

Si à la place vous disiez ou pensiez « Maintenant, dans cette situation je choisis de dire non à ce qui ne me convient pas … » Votre cerveau se mettrait en action afin de trouver dans votre potentiel, les ressources nécessaires afin d’agir dans le sens que vous envisagez. Il dégagerait automatiquement l’énergie face à cette prise de position. 

La différence éprouvée face à la situation et/ou la personne serait énorme. Vous seriez en énergie et des moyens pour y faire face, se présenteraient en votre esprit.

Il y a des paroles éteignoirs tant pour soi que pour les autres. Je vous invite à stimuler votre potentiel au lieu de l’enfermer dans la victimisation et la non-créativité.

Si quelqu’un vous fait remarquer vos propos éteignoirs, de grâce, reprenez votre phrase, changez vos paroles au lieu de dire « c’est pas ça que je voulais dire… ». 

Ce que vous dites est le reflet de ce qui vous habite.  L’accord avec soi-même est un passage obligé dans la redécouverte de nos ressources et notre capacité à surmonter les difficultés rencontrées sur notre route.

Se tromper soi-même est ce possible? Tout à fait. 
 
Quand une personne vit une situation dans laquelle elle n’est pas bien, qu’elle la critique, en souffre et qu’en en discutant elle tient ce genre de propos : « Je le sais, mais j’ai appris à vivre avec ça… ». Quand elle veut croire qu’elle n’en n’est plus réellement affectée alors qu’aussitôt que ça se reproduit,  elle recommence à critiquer et à en souffrir, elle est forcément dans le déni. Elle vit un sentiment d’impuissance comme quand elle était enfant.

Faire comme si quelque chose ne nous atteint pas, tout en continuant d’en souffrir ne m’apparaît pas être une solution. Les impacts de ce déni se feront sentir que ce soit sur votre santé, dans vos comportements et auprès de vos proches. 

Être un adulte mature en charge dans sa vie implique le discernement, le courage de changer respectueusement ce qui a besoin de l’être afin d’être en résonnance avec « l’être réalisé que nous portons » lequel voudrait bien émerger. 

Sans cette conscience, nous resterons des adultes dysfonctionnels avec toutes les conséquences inhérentes à ce leurre engendré par la peur de ne pas être à la hauteur des changements à entreprendre. N’en doutons pas, même en ne voulant pas regarder les choses en face, il y a là un choix qui pèsera lourd au quotidien.

Si une personne pense qu’elle n’a pas de prise sur son destin et accepte cette passivité, on ne peut la libérer, ni la responsabiliser malgré elle.  

Ce que nous avons à changer dans notre vie pour vibrer en résonnance avec notre être en devenir, personne ne pourra le faire à notre place, ni nous l’imposer. 

Depuis les dernières semaines, j’ai tellement entendu de propos teintés de cynisme que ça m’a interpellée. Oui, une proportion de la population est désabusée. Je peux comprendre cet état et en même temps je me pose cette question : est-ce constructif? Est-ce ainsi que l’on va opter pour un monde meilleur? De nourrir, ces propos est-ce que ça améliore la situation actuelle?

Je souhaiterais aujourd’hui qu’ensemble l’on se concentre davantage sur des idéaux au lieu de se décourager. Vous savez, avant qu’une chose se réalise, elle doit d’abord être imaginée, que l’on en fasse un potentiel réalisable, que graduellement on s’en laisse imprégner, que l’on accepte d’y croire et enfin… qu’elle se matérialise.

Quel est l’apport auquel on souscrit tant pour soi, que pour ceux qui nous suivront, quand en pensant, parlant, discutant nous sommes blasés? À quoi collaborons-nous quand notre univers intérieur est dans le cynisme? Quand on regarde les propositions faites par les différents partis politiques et que l’on est centré sur ce que les promesses peuvent nous apporter, que l’on ne pense qu’à notre petit moi sans se soucier d’intérêts plus larges?

Votre vote est important, il contribue à la construction du monde dans lequel nous vivons. Alors, s.v.p. allez voter afin de jouer votre rôle de citoyen à part entière.

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